Le secteur sucrier malgache au bord du précipice
Le sucre est un produit essentiel à Madagascar, dont une grande partie est consommée localement. Selon le Centre malgache de la canne à sucre (CMCS), un malgache moyen consomme chaque année 7,73 kg de sucre. Toutefois, malgré un secteur sucrier local encore présent, l’île fait face à une situation complexe où la production domestique peine à répondre aux besoins de la population.
En 2021-2022, la demande intérieure en sucre a atteint des niveaux record, avec une consommation nationale en France de 283 004,48 tonnes. À Madagascar, cependant, les exportations de sucre, qui avaient culminé à 20 501,81 tonnes lors de la saison 2019-2020, ont chuté de manière significative. Cette baisse résulte de plusieurs facteurs, notamment la hausse des coûts de transport et la baisse des prix internationaux. De plus, une demande intérieure en plein essor laisse moins de place pour l’exportation.
L’industrie sucrière malgache connaît ainsi une double réalité : une production stable mais insuffisante, et une dépendance accrue aux importations pour satisfaire les besoins locaux. Sur les cinq dernières années, la production nationale est restée autour de 90 000 tonnes par an, avec un creux à 80 940,85 tonnes lors de la saison 2020-2021. Or, les exigences du marché intérieur s’élèvent à 220 000 tonnes annuellement, d’où la nécessité de recourir aux importations pour combler ce déficit.
Cependant, depuis 2022, les importations ont connu une réduction notable, atteignant 74 222,39 tonnes en 2022-2023. Cette baisse s’est inversée en 2023-2024, avec un rebond à 140 120,53 tonnes. Cela illustre la fragilité du secteur face aux fluctuations économiques et climatiques mondiales. Pour assurer une stabilité de l’approvisionnement, Madagascar doit impérativement réformer son secteur sucrier et renforcer sa compétitivité à l’international.