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Mines de graphites : Potentiel économique à exploiter

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Mines de graphites : Potentiel économique à exploiter

À Madagascar, le secteur minier ambitionne de devenir un moteur économique pionnier dès 2024. Actuellement, la Grande Île multiplie les opérations minières de graphite, ouvrant ainsi de nouveaux horizons d’opportunités d’investissements et de croissance.

Paysage minier de Madagascar

L’artisanat minier est une pratique courante à Madagascar, englobant l’orpaillage, l’extraction de pierres précieuses et de minerais. À la fin des années 1990, la Grande Île était parmi les plus grands producteurs mondiaux de gemmes de couleur. Actuellement, l’État malgache intensifie ses activités d’extraction minière. Cependant, le potentiel du secteur minier reste largement inexploité en raison de lacunes en termes de capitaux, de matériel et de connaissances.

Apports numériques du secteur minier

En 2023, le secteur minier malgache contribue actuellement à hauteur de 4 % du Produit Intérieur Brut (PIB) national, selon la Banque Africaine de Développement (BAD). Ce domaine englobe l’ensemble des chaînes de valeur minière, comprenant la recherche, le développement, l’exploitation, la commercialisation et l’exportation. De manière générale, ce secteur se distingue en deux catégories : la petite mine ou mine artisanale, et la grande mine ou l’extraction minière.

Informel mais loin d’être marginalisé, l’artisanat minier fournit un moyen de subsistance à des centaines de milliers de personnes dans les zones rurales. Ce secteur offre cinq fois plus d’emplois que le textile et la confection. Cependant, c’est la grande mine qui contribue à la plus grande part de la contribution à l’économie nationale.

Selon la Banque Centrale de Madagascar (BCM), la filière minière représentait 6,41 % du PIB en 2019. Durant la même année, cette catégorie affiche une recette fiscale de 2 033,21 millions USD. L’industrie extractive minière a connu une régression l’année suivante, contribuant à 3,58 % du PIB et générant une recette fiscale de 1 556,25 millions USD. Toutefois, ces chiffres devraient évoluer au cours des années suivantes, étant donné les fortes augmentations des volumes d’exportation de produits miniers en 2022.

Ressources minières de Madagascar

Les ressources minières de Madagascar se déclinent en plusieurs catégories, notamment les pierres précieuses et industrielles, les métaux et les minerais. Les substances minérales industrielles de la Grande Île se classent comme suit :

  • Les substances minérales à usage industriel regroupent le chrome, le manganèse, le vanadium, le titane, le zirconium et l’ilménite.
  • Les métaux de base incluent le cuivre, le fer, le plomb, l’aluminium, l’étain, le cobalt et le nickel.
  • Les substances minérales énergétiques englobent la houille, le charbon, le lignite et le graphite.
  • Les autres substances minérales comprennent le mercure, le lithium, le magnésium, le radium, les terres rares et l’uranium.

Carte de minerais industriels de Madagascar

Parmi les nombreuses ressources minières que l’on trouve à Madagascar, le nickel et le cobalt se distinguent en tant qu’éléments cruciaux pour l’industrie minière. Le pays est également un important producteur d’ilménite, avec la côte Est et Tuléar comme principales zones de production. L’uranium fait également partie de cette catégorie, et plusieurs sites d’extraction sont présents à travers le pays, tels que Makay, Folakary, Faratsiho, et Tranomora dans le sud de l’île.

Les terres malgaches recèlent également un fort potentiel dans l’industrie d’extraction de fer. Bien que la teneur en fer du sol soit inférieure à 40 %, plusieurs régions possèdent d’importantes réserves. Notamment à Soalala, où les réserves sont estimées à 360 millions de tonnes, avec une teneur en fer de 30 %, selon un rapport de la Chambre des Mines de Madagascar. La même étude indique que le sud de Madagascar, ainsi que le nord de Fort-Dauphin jusqu’à Farafangana, abritent plusieurs gisements de bauxite, dont le site Manantenina. Cette même commune rurale regorge également de zircon. Par ailleurs, Madagascar se distingue en tant que l’un des plus grands exportateurs de graphite ultra-pur de très haute qualité, produit de manière peu industrialisée.

Potentiel inexploité du graphite

Concernant le graphite, Madagascar détient un potentiel largement sous-exploité, se positionnant en tant que 3ᵉ producteur mondial. Ce minéral, crucial dans la fabrication des batteries pour véhicules électriques, suscite une demande mondiale en constante croissance. Selon le cabinet de conseil Project Blue, les véhicules électriques devraient dépasser la barre des 50 % du marché du graphite naturel pour la première fois cette année.

Les premiers gisements de graphite de l’île sont situés à Antsirakambo, exploités par la société Etablissement Gaulois, et à Ampanihy, où des explorations sont menées par MADA-AUST. Plusieurs entreprises internationales ont également lancé des projets d’exploitation à grande échelle à Madagascar. La société indienne Tirupati ambitionne de produire annuellement 30 000 tonnes de graphite. L’australienne BlackEarth a déjà pris des initiatives significatives à Ambohitsy Haut, dans le sud de l’île.

Cependant, le développement de l’industrie du graphite à Madagascar fait face à plusieurs défis, notamment en matière d’infrastructures et d’énergies renouvelables. Des efforts sont en cours pour répondre à ces enjeux, comme la construction d’une centrale électrique hybride solaire et batterie pour la mine de Molo ou l’adoption d’énergies renouvelables par NextSource Materials.

Exploitation des richesses minières de l’île

Une pluralité de sociétés minières explorent et extraient les minerais industriels de Madagascar, la majorité étant des compagnies étrangères. Néanmoins, il convient de noter que les minerais ayant attiré le plus d’Investissements Directs Étrangers (IDE) sont le nickel et le cobalt. Selon la Banque Centrale de Madagascar, les volumes d’exportations de minerais ont connu une hausse significative en 2022, avec une augmentation de 27,4 % pour le nickel et de 67,1 % pour le cobalt.

Extraction de nickel et de cobalt à Ambatovy

Le projet de la société Ambatovy n’a pas toujours constitué le principal monopole de l’exploitation du nickel et du cobalt à Madagascar. Cette compagnie minière s’est lancée dans cette filière vers la fin de 2012. Elle a attiré des IDE records pour le développement des mines d’Ambatovy, soit plus de 8 milliards USD selon la Banque Mondiale. Ce consortium de 4 actionnaires, dont Sherritt International Corporation, a également développé des infrastructures majeures, notamment l’extension du port de Tamatave et des routes d’accès sur les 22 Km de pipeline. De plus, Ambatovy a construit une centrale thermique composée de 3 unités de 35 mégawatts chacune.

Exploitation minière à Fort Dauphin par Rio Tinto

En 2009, la société Qit Madagascar Minerals (QMM) a entamé l’exploitation d’ilménite et de zirsill à Fort Dauphin. Cette compagnie minière est détenue à 80 % par Rio Tinto et les 20 % restants appartiennent à l’État malgache. Depuis ses débuts, le projet a attiré des investissements s’élevant à 1 milliard USD. Cette exploitation génère près de 2 000 emplois directs, dont 97 % sont des travailleurs malgaches. Rio Tinto QMM investit environ 2,5 millions USD annuellement dans l’environnement et la communauté, et soutient 150 entreprises.

Mines et ressources minières : vers une gestion durable

Les richesses du sous-sol représentent un capital non renouvelable que le gouvernement de Madagascar pourrait valoriser uniquement à travers une gestion efficace et prudente. À l’instar du Botswana, l’État malgache devrait développer une gestion exemplaire du secteur minier afin d’optimiser l’avantage comparatif de son économie et de contribuer au développement durable ainsi qu’à une croissance partagée.

Conséquences environnementales des projets miniers

L’exploitation minière, notamment celle du graphite, exerce des conséquences notables sur l’environnement à Madagascar. D’une part, l’extraction de ces minerais peut entraîner la dégradation des paysages et la perte de biodiversité. D’autre part, les activités minières sont susceptibles de provoquer la pollution des sols et de l’eau, affectant ainsi la santé des communautés locales et la viabilité de leurs moyens de subsistance agricoles.

Les projets miniers en Tanzanie comme ailleurs en Afrique nécessitent souvent le défrichement de vastes zones forestières. À Madagascar, la déforestation est déjà un problème majeur, exacerbé par l’exploitation minière. De plus, cette dernière peut entraîner la contamination des sols et des cours d’eau par des substances toxiques, avec des conséquences néfastes sur la faune et la flore locales, ainsi que sur la santé humaine. Ces activités perturbent les écosystèmes locaux, menaçant la biodiversité unique de Madagascar.

Face à ces enjeux environnementaux, des mesures sont envisagées pour améliorer le cadre juridique de l’évaluation d’impact environnemental et social (EIES) dans le secteur minier. De plus, des alternatives plus respectueuses de l’environnement, comme l’utilisation de l’énergie solaire pour la mine de graphite Molo, sont mises en place.

Perspective d’avenir du secteur minier

La perspective d’ouverture de nouvelles mines demeure incertaine, dépendant étroitement de l’évolution des affaires à Madagascar et des conditions sur les marchés mondiaux des minerais. Sauf imprévu majeur, les mines industrielles actuellement opérationnelles le resteront dans la décennie à venir. Des initiatives telles que QIT Madagascar Minerals (QMM), filiale de Rio Tinto et Ambatovy auront alors atteint la rentabilité. L’extraction minières assure à l’État des recettes fiscales et des sources stables d’Investissement directs étrangers (IDE), bien que sujets aux variations des prix des métaux.

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