L’accès à une éducation primaire et secondaire universelle demeure une priorité parmi les objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies. Cependant, l’Afrique subsaharienne se distingue actuellement par les taux de scolarisation les plus bas parmi les six régions en développement. La persistance du coût élevé de l’éducation contribue à perpétuer les disparités au sein de la région.
Exclusion éducative en Afrique subsaharienne
En 2020, près de 64 millions d’enfants étaient privés d’éducation à l’échelle mondiale, parmi lesquels figuraient 34 millions de filles. Parallèlement, 195 millions d’enfants n’ont pas atteint le cycle secondaire. Les récentes données de l’UNESCO révèlent un total de 250 millions d’enfants non scolarisés, avec une proportion de 48 % de filles et jeunes femmes.
L’exclusion éducative se manifeste de manière prépondérante en Afrique subsaharienne, qui enregistre près de 30 % du nombre total d’enfants non scolarisés dans le monde. Dans cette région, environ 20 % des enfants en âge élémentaire ne sont pas inscrits à l’école. De plus, près de 60 % des adolescents de 15 à 17 ans ne fréquentent pas les établissements d’enseignement secondaire.
Pays avec le meilleur système éducatif
Évaluer le meilleur système éducatif d’un pays dépend de plusieurs critères :
- Qualité de l’enseignement
- Résultats des élèves
- L’accès à l’éducation
- Capacité à préparer les élèves à une vie active
Selon les classements internationaux, la nation des Seychelles se distingue comme le pays africain avec le meilleur système éducatif. Ce petit archipel tire son épingle du jeu grâce à des développements notables dans son secteur éducatif. La Tunisie et l’Afrique du Sud se distinguent également par leurs systèmes éducatifs performants. Il est cependant essentiel de souligner que, même dans ces nations, des défis subsistent, notamment en matière d’équité d’accès à l’éducation et de qualité de l’enseignement.
Principaux problèmes de l’éducation africaine
L’éducation des enfants est un droit fondamental. Pourtant, de nombreux d’entre eux issus de communautés et de ménages vulnérables, en sont privés. La pauvreté et les disparités de richesse sont des facteurs évidents favorisant la déscolarisation des enfants. D’une part, le coût élevé de l’éducation est malheureusement répandu dans les écoles de toute l’Afrique subsaharienne. D’autre part, la majorité des enfants sur le continent vivent dans des conditions de logement précaires, au sein de foyers à faible revenu. En raison de difficultés financières, l’éducation devient un luxe.
De nombreuses barrières entravent l’accès à l’éducation en Afrique, parmi lesquelles figure l’absence d’infrastructures et d’établissements scolaires. La qualité relativement basse de l’éducation, combinée au faible taux d’alphabétisme ou d’éducation des parents, engendre des difficultés de compréhension du système éducatif au sein des familles. De plus, l’école souffre d’une insuffisance de dispositifs de soutien pédagogique et linguistique.
Les enfants issus de ménages à revenu modeste rencontrent également des barrières administratives. L’accès à l’enseignement requiert des exigences telles que la vaccination et la domiciliation administrative. Par ailleurs, des discriminations liées au genre, à la religion, à la culture et à la langue empêchent des millions d’enfants de fréquenter l’école.
Frais de scolarité : Une préoccupation financière majeure
Malgré les obstacles, les parents nourrissent le désir d’offrir une éducation à leurs enfants. Cela est manifeste dans une douzaine de pays d’Afrique subsaharienne, dont le Kenya et le Nigeria, où les frais de scolarité représentent la principale préoccupation financière. Selon de nouvelles données du Global Findex, 54 % des adultes expriment une inquiétude considérable concernant le paiement des frais de scolarité. Environ 29 % d’entre eux identifient ces frais comme leur principale préoccupation financière, surpassant même les dépenses médicales, le financement de la vieillesse et les factures mensuelles.
Budget serré pour une éducation qualitative et gratuite
21 % des élèves scolarisés fréquentent un établissement privé en Afrique. Cette proportion est particulièrement élevée dans certaines économies, même en présence de la gratuité scolaire, en raison de la capacité insuffisante d’accueillir des infrastructures publiques. Malgré cela, l’envoi d’un enfant dans une école publique requiert un certain budget, comme c’est le cas en Ouganda qui offre une éducation primaire gratuite. En plus des fournitures scolaires, les parents doivent faire face à des dépenses annexes telles que les uniformes, les frais d’examen et les manuels scolaires.
Afin d’assurer une qualité d’enseignement optimale, les parents engagent fréquemment des enseignants supplémentaires. En Ouganda, les frais de scolarité dans les écoles publiques s’élèvent à 168 USD, tandis qu’ils varient entre 420 et 680 USD dans les établissements privés. Cependant, environ 42 % de la population ougandaise vit en dessous du seuil de pauvreté de 2,15 USD par jour, équivalant à environ 785 USD. En dépit de cela, plus de 60 % des adultes ougandais expriment une forte préoccupation concernant les coûts de scolarité. Pour les 40 % restants, les frais de scolarité représentent la principale source d’inquiétude financière. La question des dettes africaines fait évidement parties des problématiques à résoudre.
Pistes d’amélioration pour l’accès à l’école en Afrique subsaharienne
Adopté en 2015 par l’Assemblée générale des Nations unies, il reste seulement 6 ans avant l’achèvement des ODD, dont celui lié à l’éducation de qualité. Apparemment, un financement de l’ordre de 100 milliards USD par an est nécessaire pour atteindre l’ODD 4. Ce déficit de financement découle de l’insuffisance du budget du gouvernement alloué à l’éducation.
Cependant, le dernier rapport de l’UNESCO met en lumière les progrès accomplis dans la région de l’Afrique subsaharienne au cours de la période 2015-2021. Le taux d’enseignants formés dans l’enseignement préprimaire a augmenté de 53 % à 60 %. En ce qui concerne la parité entre les genres, le nombre de jeunes femmes terminant leurs études secondaires pour 100 jeunes hommes a augmenté de 84 à 88.
Fintech : Opportunités de solutions financières pour l’éducation
Pour assurer la continuité de la scolarité des enfants, l’adoption des services financiers numériques se présente comme une solution pratique pour la gestion des frais d’étude. Les données du Global Findex identifient trois opportunités cruciales afin de surmonter les obstacles financiers liés à l’éducation :
- Numérisation des paiements de frais de scolarité : Les transactions numériques simplifient la gestion des frais scolaires, offrant une méthode efficace et sécurisée pour les parents et les établissements éducatifs.
- Promotion de l’épargne formelle : Les mécanismes d’épargne formelle constituent une stratégie durable permettant aux familles de constituer des fonds dédiés aux frais scolaires.
- Promotion du crédit formel : L’accès au crédit formel offre aux familles une source fiable de financement pour les frais éducatifs, facilitant ainsi la gestion budgétaire et réduisant les contraintes financières.
Type d’investissement dans l’éducation
Face à une demande croissante d’une éducation abordable et de qualité en Afrique, il est impératif d’explorer les opportunités d’investissement dans le secteur éducatif. Les écoles privées et les établissements d’enseignement supérieur se présentent comme des opportunités d’investissement particulièrement attrayantes. Les investissements dans l’éducation peuvent revêtir diverses formes, parmi lesquelles la construction et l’exploitation d’écoles sont les plus courantes.
Les avancées technologiques ouvrent des perspectives prometteuses pour l’investissement dans l’éducation. Grâce à la généralisation de l’accès aux téléphones mobiles et à Internet, ce type d’investissement permet de cibler un vaste public d’étudiants. Les plateformes d’apprentissage en ligne et les applications mobiles sont des moyens abordables d’offrir une éducation dans des régions éloignées et mal desservies.
Une autre stratégie d’investissement dans l’éducation consiste à octroyer des bourses et à mettre en place des programmes de formation. Cette démarche s’effectue en collaboration avec des organisations fournissant des services éducatifs et de formation aux étudiants et aux professionnels en Afrique.