Huit membres de l’Opep+, parmi lesquels l’Arabie saoudite, la Russie, l’Irak, les Émirats arabes unis, le Koweït, le Kazakhstan, l’Algérie et Oman, ont annoncé une nouvelle forte hausse de leur production de pétrole pour le mois de juillet 2025. Cette décision intervient après avoir déjà augmenté leur production de 411 000 barils supplémentaires par jour en mai et juin, soit trois fois plus que ce qui était initialement prévu.

Contexte et motivations

Fin des réductions volontaires : Ces pays avaient consenti ces dernières années à des réductions volontaires additionnelles totalisant 2,2 millions de barils quotidiens, dans le but de soutenir les prix du pétrole. Mais depuis le printemps 2025, ils accélèrent la réintroduction de leur production sur le marché mondial.

Objectifs stratégiques : L’augmentation rapide de la production vise à regagner des parts de marché. Notamment face à la concurrence du pétrole de schiste américain, et à exercer une pression sur les membres de l’OPEP+ qui dépassent leurs quotas.

Influence américaine : Cette décision est également perçue comme un geste stratégique. L’Arabie saoudite semble répondre aux demandes du Président américain Donald Trump. Il appelle à une hausse de la production pour faire baisser les prix du pétrole et, par ricochet, ceux à la pompe pour les consommateurs américains.

Conséquences sur le marché

Chute des prix : Ce revirement a provoqué une chute des cours du pétrole, tombés à environ 60 USD le baril, leur plus bas niveau depuis quatre ans.

Réactions du marché : Les analystes voient dans cette série d’augmentations un signal fort. Selon Jorge Leon de Rystad Energy, le geste va au-delà des simples dynamiques d’offre et répond à des enjeux géostratégiques.

Perspectives : L’OPEP+ justifie sa décision par la stabilité des fondamentaux du marché et la faiblesse des stocks mondiaux. Toutefois, le marché reste sceptique, notamment face aux incertitudes sur la demande mondiale dans un contexte de tensions commerciales et de ralentissement économique.

Synthèse

En juillet 2025, l’OPEP+ aura augmenté sa production de 1,37 million de barils par jour depuis avril, soit près des deux tiers des 2,2 millions de barils quotidiens qu’elle compte réintroduire d’ici la fin 2026. Cette stratégie, motivée à la fois par des enjeux de parts de marché et de pression politique, continue de peser fortement sur les prix du brut. Cela pourrait affaiblir les économies dépendantes des revenus pétroliers.