Adopté par l’ONU en 2023, le Traité sur la haute mer vise à protéger au moins 30 % des océans d’ici 2030 en créant un cadre juridique pour la gestion des aires marines protégées situées au-delà des juridictions nationales.
Un pas historique pour la protection des océans
La Côte d’Ivoire, le Libéria, la Mauritanie et la Guinée-Bissau ont récemment ratifié le Traité sur la haute mer, a annoncé Greenpeace Afrique le 12 juin 2025, en marge de la Conférence des Nations Unies sur l’océan qui se tient à Nice.
Cette ratification simultanée marque « un tournant historique » dans l’engagement africain pour la protection des écosystèmes marins, rejoignant ainsi le Cameroun et le Gabon, qui avaient déjà ratifié le traité quelques semaines auparavant.
Un traité clé pour la conservation marine mondiale
Adopté par l’ONU en 2023, le Traité sur la haute mer vise à protéger au moins 30 % des océans d’ici 2030 en créant un cadre juridique pour la gestion des aires marines protégées situées au-delà des juridictions nationales. Il encadre également l’exploitation durable des ressources marines génétiques et prévoit des évaluations d’impact environnemental strictes.
Le Président français Emmanuel Macron a annoncé que le traité devrait entrer en vigueur le 1er janvier 2026, dès que 60 États auront ratifié le texte. À ce jour, 49 pays ont déjà transmis leurs instruments de ratification, et plusieurs autres, dont ces quatre pays d’Afrique de l’Ouest, se sont engagés à rejoindre ce mouvement.
Un engagement africain encore timide mais crucial
Malgré l’importance du continent dans la gouvernance des océans, seuls quelques pays africains avaient jusqu’ici ratifié le traité, notamment les Seychelles, le Malawi et l’île Maurice. La récente ratification de la Côte d’Ivoire, du Libéria, de la Mauritanie et de la Guinée-Bissau constitue donc un signal fort en faveur d’une participation accrue de l’Afrique à la protection de la haute mer.
Le Dr Aliou Ba, responsable de la campagne Océan chez Greenpeace Afrique, a souligné que « l’Afrique ne doit pas rester spectatrice – elle a le pouvoir et la légitimité de prendre les rênes de la gouvernance des océans ». Il a mis en garde contre les menaces croissantes pesant sur les communautés côtières, notamment la surpêche et l’arrivée potentielle de l’exploitation minière en eaux profondes.
Des actions concrètes attendues pour la mise en œuvre
Greenpeace Afrique appelle désormais ces pays à traduire cet engagement en actions concrètes, notamment par la création d’aires marines protégées, le renforcement de la surveillance maritime et le respect des engagements internationaux. La Conférence des Nations Unies sur l’océan à Nice, qui réunit une soixantaine de chefs d’État, constitue une plateforme majeure pour accélérer cette dynamique.
Une dynamique régionale en marche
En Afrique de l’Ouest, la Déclaration de Praia adoptée récemment par plusieurs pays appelle à la signature et à la ratification du traité avant la date limite du 20 septembre 2025. Elle insiste aussi sur la nécessité de définir des feuilles de route nationales et régionales pour sa mise en œuvre, d’impliquer la société civile, les scientifiques et les communautés locales, et de renforcer les capacités des États via des organisations régionales comme la CEDEAO et l’UEMOA.
Cette avancée majeure dans la ratification du Traité sur la haute mer marque une étape décisive pour la gouvernance durable des océans, en particulier pour un continent africain appelé à jouer un rôle central dans la préservation de la biodiversité marine au-delà des frontières nationales.