Le Kenya et le Sénégal sont devenus actionnaires de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), marquant un tournant stratégique important dans l’engagement de la BERD en Afrique subsaharienne.
Le Sénégal intègre le cercle des actionnaires actionnaire de la BERD
Le Sénégal est officiellement devenu le 78e actionnaire de la BERD, ce qui place le pays dans un cercle restreint capable d’influencer les grandes orientations économiques de cette institution. Au-delà du symbole diplomatique, ce statut confère au Sénégal un droit de regard sur les politiques d’investissement de la banque ainsi que la possibilité d’accéder à des financements directs pour des projets publics et privés.
Cette adhésion intervient dans un contexte économique tendu, marqué par un endettement public élevé (119% du PIB) et la suspension d’aides du FMI, poussant le Sénégal à rechercher des alternatives crédibles de financement. La BERD apparaît ainsi comme un levier potentiel dans des secteurs stratégiques comme l’agriculture, l’énergie, le numérique, les transports et les PME.
Le Kenya, un pilier majeur pour la BERD en Afrique de l’Est
De son côté, le Kenya a vu sa demande d’adhésion approuvée après celle du Sénégal, à un moment où la BERD renforce son engagement en Afrique subsaharienne en installant notamment son premier siège africain à Nairobi. Cette implantation en Afrique de l’Est souligne l’importance stratégique de la région pour la banque, qui vise à étendre son action au-delà de l’Afrique du Nord où elle est déjà active depuis plus d’une décennie.
L’adhésion du Kenya, tout comme celle du Sénégal, intervient dans un plan d’expansion géographique de la BERD et permet à ces pays d’entrer dans un réseau financier international influent, avec des perspectives d’aides concrètes pour des projets de développement durable et de transition énergétique.
Une étape clé pour la BERD en Afrique subsaharienne
La BERD a déjà accueilli plusieurs pays africains comme actionnaires, notamment le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Nigeria. L’intégration du Sénégal et du Kenya rejoint ainsi une dynamique d’extension progressive vers l’Afrique subsaharienne, avec l’objectif de déployer prochainement ses opérations dans ces pays. Pour que ces financements s’activent, le Sénégal et le Kenya devront obtenir le statut de pays bénéficiaires, condition nécessaire pour la BERD afin de commencer ses investissements sur ces territoires.
Cette évolution constitue aussi une réponse à la méfiance des bailleurs traditionnels en ces temps de tensions économiques, positionnant la BERD comme un partenaire capable de promouvoir une coopération transparente et des réformes structurelles en faveur d’une croissance durable.
Perspectives et enjeux futurs
L’adhésion de ces deux pays ouvre des perspectives prometteuses pour mobiliser des financements dans des secteurs clés et pour améliorer la gouvernance économique locale. Elle témoigne aussi d’un repositionnement stratégique des pays africains concernés sur l’échiquier financier international. Toutefois, la concrétisation de ces bénéfices dépendra de la capacité des autorités nationales à maintenir un climat d’investissement stable et à mettre en œuvre les réformes nécessaires pour bénéficier pleinement des appuis de la BERD.