Le Maroc a officiellement lancé les toutes premières Assises nationales de l’Intelligence Artificielle (IA) les 1er et 2 juillet 2025 à Rabat, sur le campus de l’Université Mohammed VI Polytechnique. Cet événement majeur, placé sous le Haut Patronage du roi Mohammed VI, marque une étape décisive dans la stratégie numérique du Royaume, avec pour ambition de faire de l’IA un levier stratégique au service du développement durable, de la souveraineté numérique et de la modernisation du pays.

Une rencontre nationale inédite et pluridisciplinaire

Ces Assises rassemblent un large éventail d’acteurs : représentants de plusieurs ministères, institutions publiques, secteur privé, fonds d’investissement, fonds souverains, startups marocaines, ainsi que des personnalités internationales, universitaires, membres de la société civile et talents de la diaspora. Cette diversité témoigne de la volonté de mobiliser toutes les forces vives du pays autour d’une ambition commune : bâtir une stratégie nationale d’IA souveraine, éthique et adaptée aux besoins spécifiques du Maroc.

Un thème central : « Une stratégie IA efficiente et éthique au service de notre société »

Le fil conducteur des Assises est la construction d’une stratégie nationale qui intègre l’IA de manière responsable, en mettant l’accent sur l’éthique, la souveraineté technologique et l’inclusion sociale. La ministre déléguée chargée de la Transition numérique, Amal El Fallah-Seghrouchni, a insisté sur le fait que l’IA n’est plus une technologie futuriste mais une réalité déjà intégrée dans de nombreux secteurs (santé, éducation, banques) qu’il faut désormais maîtriser et réguler46.

Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a souligné la « volonté collective » de placer l’IA au cœur des politiques publiques, en insistant sur une stratégie performante, éthique et inclusive, au service d’un développement humain durable.

Des domaines stratégiques ciblés pour un impact transformateur

Les Assises s’articulent autour de 13 verticales sectorielles où l’IA peut avoir un impact majeur : réforme et modernisation de l’administration, éducation et nouvelles pédagogies, santé et médecine de précision, agriculture intelligente, industrie 4.0, sécurité, culture, médias, gouvernance, innovation, infrastructures, et coopération internationale. Ce large spectre illustre la volonté d’intégrer l’IA dans tous les aspects de la vie économique et sociale du pays.

Un programme en deux temps : technique et politique

La première journée est dédiée aux sessions techniques sectorielles et aux démonstrations de startups innovantes utilisant l’IA. La deuxième journée se concentre sur les dimensions politiques, éthiques et la coopération internationale. La clôture sera marquée par la présentation des recommandations et la signature de plusieurs protocoles d’accord avec des partenaires nationaux et internationaux.

Vers une régulation éthique et une souveraineté numérique renforcée

Le Maroc entend poser les bases d’un cadre réglementaire rigoureux pour encadrer l’IA, en collaboration avec des institutions comme la CNDP (Commission Nationale de Contrôle de la Protection des Données), la DGSSI et la DGSN. Ce cadre vise à garantir la transparence algorithmique, le droit à l’objection, l’équité et la non-discrimination. L’IA est perçue non seulement comme un outil technique mais aussi comme un enjeu géopolitique et un marqueur de souveraineté.

Un engagement pour l’inclusion et le développement humain

Les Assises mettent également l’accent sur l’investissement dans le capital humain : formation, écoles de code, reconversion professionnelle, soutien aux startups et transformation numérique des PME. Le Maroc souhaite ainsi ne laisser personne de côté dans cette transition numérique, en s’appuyant sur une stratégie inclusive et responsable.

Conclusion

Avec ces premières Assises nationales, le Maroc affirme sa volonté de devenir un acteur crédible et souverain dans le domaine de l’intelligence artificielle, en conciliant innovation technologique, éthique et développement durable. Ce rendez-vous inédit à Rabat ouvre la voie à une feuille de route ambitieuse pour intégrer l’IA au service de la société marocaine et de son avenir numérique.