La Gambie a récemment renforcé sa lutte contre l’exploitation forestière illégale, un fléau qui menace ses écosystèmes et la biodiversité de la sous-région. Le ministère de l’Environnement, du Changement climatique et des Ressources naturelles a annoncé, via un communiqué officiel, une stricte application des mesures contre l’abattage illégal d’arbres et le commerce de produits forestiers obtenus illicitement.
Les nouvelles mesures pour protéger l’environnement
- La confiscation systématique des outils et véhicules utilisés pour l’exploitation illégale (tronçonneuses, camions, etc.).
- Des poursuites judiciaires contre toute personne impliquée dans la possession, la vente ou l’achat de produits forestiers illégaux.
- La saisie de bois illégal : depuis le 10 avril, 12 camions transportant du bois illégal ont déjà été interceptés par les autorités compétentes.
Interdiction du commerce et de l’exportation du bois
En complément, la Gambie a interdit le commerce du bois et annulé tous les permis d’exportation et de réexportation, notamment pour le bois de rose (localement appelé Keno), une essence très prisée en Asie pour la fabrication de meubles de luxe. Les autorités portuaires ont reçu l’ordre de refuser tout chargement de grumes de bois sur les navires, et des fouilles aléatoires des conteneurs sont désormais pratiquées. Cette interdiction vise à stopper le commerce illicite de bois de rose, qui alimente la déforestation.
Coopération régionale et défis
Le gouvernement gambien entend également renforcer la coopération avec les pays voisins pour lutter contre le trafic transfrontalier de bois et préserver les forêts de la sous-région. Cette démarche s’inscrit dans un contexte où la Gambie a été l’un des principaux exportateurs africains de bois de rose vers la Chine, malgré la quasi-disparition de ses propres forêts.
Cependant, la société civile reste prudente quant à l’efficacité de ces mesures sur le long terme. Des ONG locales soulignent que des failles dans l’application des lois ainsi que l’implication de certains officiels dans le trafic ont souvent compromis les efforts précédents. Le gouvernement reconnaît ces difficultés et affirme vouloir corriger les erreurs du passé.
Enjeux écologiques et économiques
L’exploitation forestière illégale porte atteinte à l’écologie et à l’économie gambiennes. La déforestation massive menace la biodiversité, réduit les ressources naturelles et compromet les moyens de subsistance des populations rurales. À l’échelle régionale, ce phénomène alimente un marché lucratif et difficile à contrôler, qualifié de « crise silencieuse » par les organisations environnementales.