L’African Growth and Opportunity Act (AGOA), principal cadre permettant aux produits africains d’accéder au marché américain en franchise de droits, arrive à expiration en septembre 2025. Son avenir est incertain, notamment en raison de la nouvelle orientation de la politique commerciale américaine depuis le retour de Donald Trump à la présidence en janvier 2025.
Position de Washington
L’administration Trump a imposé un tarif minimum de 10 % sur toutes les importations, pouvant atteindre 50 % pour certains pays africains. Ce qui menace directement les industries exportatrices de pays comme Maurice, Madagascar ou le Botswana. L’Afrique du Sud et le Lesotho ont été particulièrement visés par ces mesures.
Lors d’une conférence de presse, le diplomate américain Troy Fitrell a souligné que le renouvellement ou la modernisation de l’AGOA devra être débattu au Congrès. Cependant, la nouvelle version devra tenir compte des évolutions économiques en Afrique et des aspirations à des relations commerciales plus équilibrées. Il a également mentionné que certains pays africains ont demandé la création de zones de libre-échange avec les États-Unis, une démarche que Washington dit encourager.
L’administration Trump privilégie désormais des accords bilatéraux réciproques, au détriment d’un cadre multilatéral comme l’AGOA. Malgré des propositions bipartites pour prolonger l’AGOA jusqu’en 2041, la Maison-Blanche n’a pas soutenu cette initiative, laissant le programme en suspens.
Perspectives de modernisation
Les discussions autour de la modernisation de l’AGOA portent notamment sur deux aspects. D’abord la compatibilité du programme avec la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) et sur la nécessité de mieux adapter l’accord aux réalités économiques actuelles du continent africain.
Washington souhaite explorer des moyens de renforcer l’AGOA pour qu’il soit complémentaire aux ambitions de la ZLECAf et mieux soutenir les pays qui accèdent au statut de revenu intermédiaire.
Prochaines étapes
Des négociations entre les États-Unis et les pays d’Afrique subsaharienne sont prévues d’ici juillet 2025 pour discuter de l’avenir de l’AGOA. Plusieurs pays africains, dont Madagascar, ont déjà entamé des démarches pour plaider en faveur du renouvellement de l’accord et renforcer la coopération commerciale, notamment dans des secteurs stratégiques comme les minéraux critiques.