La Banque confédérale pour l’Investissement et le Développement de l’Alliance des États du Sahel (BCID-AES) est en train de se concrétiser comme un projet majeur pour la région sahélienne, regroupant le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Cette initiative a été officiellement annoncée et discutée lors d’une rencontre ministérielle tenue le 23 mai 2025 à Bamako. Cela marque une étape décisive dans la construction institutionnelle et économique de la Confédération des États du Sahel (AES).
Objectifs et missions de la BCID-AES
La BCID-AES a pour mission principale de financer de manière autonome les projets structurants dans la région, en particulier dans des secteurs stratégiques tels que :
- L’énergie
- Les transports
- L’agriculture
- Les infrastructures (routes, chemins de fer, centrales électriques)
L’objectif est de soutenir un développement durable adapté aux réalités locales et de renforcer l’intégration économique et la souveraineté financière des États membres. La banque vise à mobiliser des ressources financières importantes pour catalyser le développement d’infrastructures essentielles, désenclaver les territoires, stimuler la production agricole et industrielle, et améliorer les conditions de vie des populations sahéliennes.
Contexte et portée politique
L’AES est née en septembre 2023 dans un contexte de tensions avec la CEDEAO. Initialement conçue comme une alliance de défense mutuelle, elle s’est rapidement transformée en un projet politique et économique ambitieux. L’objectif est de construire un espace économique autonome capable de financer ses propres priorités de développement. La création de la BCID-AES s’inscrit dans cette dynamique d’intégration renforcée, après le retrait des pays de la CEDEAO.
Gouvernance et défis
Le succès de la BCID-AES dépendra d’une gouvernance rigoureuse, transparente et efficace. Les États membres doivent mettre en place des structures de gestion solides pour garantir la crédibilité de la banque auprès des investisseurs et assurer la bonne utilisation des ressources.
Le capital initial de la banque est de 500 milliards de francs CFA, mais il faudra sans doute attirer des investisseurs privés pour répondre aux besoins colossaux de la région. La coordination politique entre les régimes militaires des trois pays représente également un défi important.