La Zambie est engagée dans une révision de sa politique de pêche et d’aquaculture afin de stimuler la production nationale, réduire son déficit et s’aligner sur les stratégies continentales et mondiales. Cette initiative vise à transformer le secteur pour le rendre plus durable et résilient face aux défis climatiques.
Objectifs et Enjeux de la Réforme
La révision de la politique de pêche zambienne s’inscrit dans une double ambition :
Augmenter significativement la production Assurer une gestion durable des ressources
Le pays ambitionne de porter sa production annuelle de poisson à 225 000 tonnes d’ici 2026. Pour atteindre cet objectif, il prévoit d’augmenter la production d’alevins, passant de 433,4 millions actuellement à 460 millions d’ici 2025. Cette augmentation est cruciale pour combler le déficit national de pêche, qui s’élevait à 74 000 tonnes métriques en 2023 et que le gouvernement cherche à réduire à 51 000 tonnes métriques.
Le secteur de l’aquaculture contribue déjà au PIB zambien, à hauteur de 3,2 % selon WorldFish et 2 % selon la FAO. En 2023, la Zambie a importé 26 332 tonnes de poissons pour une valeur de 40,442 millions USD.
Un Alignement Stratégique Continental
Cette réforme est menée en collaboration avec le Bureau interafricain des ressources animales de l’Union africaine (UA-BIRA) et le ministère zambien de la Pêche et de l’Élevage. Elle représente une étape clé dans la mise en œuvre du Cadre politique et de la Stratégie de réforme (CPSR) de l’UA pour la pêche et l’aquaculture.
Le CPSR, issu d’un appel lancé en 2010 par la Conférence des ministres africains de la pêche et de l’aquaculture, offre une feuille de route pour une gouvernance durable, des cadres institutionnels renforcés et la résilience climatique du secteur en Afrique. La Zambie est le 16e pays à bénéficier du soutien de l’UA-BIRA dans ce processus. L’harmonisation des législations nationales avec ces cadres est considérée comme essentielle pour la cohérence des politiques à long terme.
Mesures et Perspectives
Pour concrétiser ces objectifs, plusieurs mesures sont envisagées :
L’amélioration des systèmes de suivi et de surveillance.
Le déploiement de trois nouvelles écloseries dans les parcs aquacoles de Kasempa, Mushindamo et Samfya.
L’intégration de stratégies intelligentes face au climat dans la planification des investissements.
La recommandation de réformes juridiques et institutionnelles pour une gestion durable des pêches.
Des parties prenantes nationales, incluant des responsables gouvernementaux, des organismes régionaux, des chercheurs et des consultants, se sont réunies à Lusaka pour examiner les résultats des consultations nationales et élaborer des recommandations politiques concrètes. L’atelier a également pour but d’identifier les lacunes des cadres nationaux zambiens.
