Le Maroc a lancé un programme national ambitieux pour restaurer son cheptel, fortement affecté par la sécheresse et les fluctuations climatiques. Ce plan, annoncé par le ministre de l’Agriculture Ahmed Bouari, mobilise un budget total de près de 6,2 milliards de dirhams (environ 674 millions USD) pour la période 2025-2026, avec 3 milliards de dirhams alloués d’ici fin 2025 et 3,2 milliards prévus pour 2026.
Objectifs et axes du programme
Le programme vise à reconstruire durablement le secteur de l’élevage en soutenant particulièrement les petits éleveurs et en préservant les femelles reproductrices, essentielles à la reconstitution du cheptel. Il s’articule autour de cinq axes principaux :
Allègement de la dette des éleveurs : environ 50 000 agriculteurs bénéficieront d’une annulation partielle des dettes, avec 50 % d’effacement pour les dettes inférieures à 100 000 dirhams, 25 % pour celles entre 100 000 et 200 000 dirhams, et restructuration avec suppression des pénalités pour les dettes supérieures.
Soutien à l’alimentation animale : un budget de 2,5 milliards de dirhams est consacré à la subvention des aliments, notamment l’orge et les aliments composés pour ovins et caprins, afin de réduire les coûts pour les éleveurs.
Préservation des femelles reproductrices : plus de 8 millions de brebis et chèvres doivent être identifiées d’ici mai 2026, avec une aide directe de 400 dirhams par femelle identifiée et non abattue.
Campagne nationale de santé animale : un budget de 150 millions de dirhams permettra de vacciner et soigner environ 17 millions de têtes de bétail contre les maladies liées à la sécheresse.
Appui technique et amélioration génétique : 50 millions de dirhams seront consacrés à la formation des éleveurs et à l’amélioration de la qualité génétique du cheptel, notamment par l’insémination artificielle.
Contexte et enjeux
Ce programme répond aux directives royales et vise à atténuer les impacts économiques et sociaux de la sécheresse prolongée qui a décimé 38 % du cheptel bovin et ovin depuis 2016. Il s’inscrit dans une stratégie globale de résilience agricole et de souveraineté alimentaire au Maroc.
En résumé, ce plan massif et structurant vise à restaurer le cheptel marocain, à soutenir les éleveurs dans un contexte climatique difficile, et à renforcer la durabilité du secteur de l’élevage, pilier essentiel de l’économie rurale du pays.