Cette hausse spectaculaire du prix à la production du cacao par le Ghana marque une étape significative dans la valorisation des producteurs locaux, tout en influençant potentiellement les mécanismes de fixation des prix dans la région et sur le marché mondial.
Une augmentation spectaculaire du prix à la production
Le gouvernement ghanéen a annoncé le 4 août 2025 une hausse importante de 62,58% du prix payé aux producteurs de cacao pour la campagne 2025-2026. Le prix par tonne est ainsi passé de 3 100 dollars à 5 040 dollars, soit environ 4 353 euros.
Cette mesure remarquable vise à mieux récompenser les planteurs, qui constituent selon les autorités « un pilier essentiel de l’économie nationale ».
Un engagement politique fort
Cette augmentation traduit une promesse de campagne du président John Mahama, élu en décembre 2024, qui s’est engagé à porter à près de 70% la part du prix à l’exportation (FOB) reversée aux producteurs locaux. Le prix FOB moyen est désormais estimé à 7 200 dollars la tonne, en forte hausse par rapport aux précédentes saisons.
Cette politique vise à redonner aux planteurs une part plus équitable des revenus du cacao.
Impact sur la région et les marchés mondiaux
Deuxième producteur mondial derrière la Côte d’Ivoire, le Ghana fixe habituellement son prix avant son voisin ivoirien. Cette hausse importante pourrait pousser la Côte d’Ivoire à ajuster elle aussi son prix à la production, actuellement bien inférieur (environ 2 440 dollars la tonne contre 5 040 dollars pour le Ghana).
Cette dynamique pourrait entraîner une hausse des coûts mondiaux du cacao, alors même que l’offre mondiale est fragilisée par le vieillissement des plantations et les aléas climatiques.
Réponse aux défis climatiques et économiques
Cette revalorisation du prix intervient dans un contexte où le secteur cacaoyer fait face à des difficultés telles que la perte de terres cultivées, la contamination par des maladies et un désintérêt de certains agriculteurs attirés par des activités plus lucratives mais destructrices comme l’orpaillage artisanal.
Le gouvernement ghanéen appuie cette augmentation par la relance d’un programme d’aide agricole comprenant la distribution gratuite d’engrais, d’insecticides et d’autres intrants pour améliorer les rendements et assurer la pérennité de la filière.
Un levier crucial pour l’économie locale
Le cacao représente environ 10% du PIB du Ghana et concerne des millions de petits exploitants. En renforçant la rémunération, les autorités espèrent encourager ces agriculteurs à investir davantage dans leurs plantations et à contrer les effets négatifs de la contrebande et du déclin des superficies cultivées. La hausse du prix se veut donc un élément clé de la stratégie nationale pour préserver la filière face aux enjeux économiques et environnementaux