Capital humain et technologies au cœur de la stratégie

Le Ministère de l’Industrialisation et du Commerce (MIC) a lancé une nouvelle dynamique pour le commerce extérieur. Une journée organisée à l’hôtel Carlton à Anosy, avec l’appui du Programme d’Appui au Développement des Exportations et à l’Intégration Régionale (PADEIR), a permis de valider la Stratégie Nationale d’Exportation (SNE) et d’approuver la stratégie de communication de l’Accord de Partenariat Économique (APE) Madagascar-UE.

Isidore Razanakoto, Directeur Général du Commerce, explique que Madagascar doit repenser ses exportations. Trois secteurs principaux dominent : minerais, textile et agrobusiness. Les États-Unis, l’Europe et la Chine restent les principaux marchés, mais le MIC vise maintenant aussi la SADC, le COMESA et la ZLECAf. Selon lui, il faut élargir les marchés et augmenter la valeur des produits malgaches.

Le textile illustre cette évolution. Les ventes vers les États-Unis progressent grâce à l’AGOA, mais les nouvelles taxes américaines réduisent les marges. La vanille et d’autres produits subissent le même effet. Pour le DG, la diversification des marchés est indispensable pour protéger les revenus du pays.

Beantanana Eric, Consultant à la Banque mondiale, insiste sur une approche globale : « Le commerce ne peut plus fonctionner seul. Il faut relier éducation, infrastructures, logistique et autres secteurs ». Trois leviers soutiennent cette stratégie : attirer des investissements, moderniser les infrastructures et développer le capital humain.

Le manque de bateaux freine encore les exportateurs. La plupart des produits partent sans marque ni emballage, ce qui réduit leur valeur. Pour Beantanana, le packaging, le branding et le storytelling sont essentiels, tout comme la formation de spécialistes en marketing et en négociation.

La stratégie encourage aussi la consommation locale et la réduction des importations. « Il faut faire confiance à nos produits et les utiliser davantage », ajoute-t-il.

Après huit mois de concertation entre l’État, le secteur privé et plusieurs ministères, la SNE s’accompagne d’un plan d’action et d’un suivi précis. L’objectif est de transformer le commerce de Madagascar en moteur de croissance, créateur d’emplois et facteur d’amélioration du quotidien des citoyens.