Le Nigeria connaît en 2025 une baisse marquée des investissements manufacturiers, symptôme d’une crise plus large qui affecte son tissu industriel et économique. Cette chute s’inscrit dans un contexte de volatilité économique et de défiance croissante des investisseurs, aussi bien étrangers que nationaux.
Une baisse drastique des investissements étrangers
Les investissements de portefeuille étrangers sur le marché nigérian ont chuté de 92,39% en avril 2025, passant de 349,97 milliards de nairas en mars à seulement 26,64 milliards en avril. Cette chute est aggravée par une diminution de 90,99% du total des transactions étrangères sur le marché des actions, avec des sorties nettes de capitaux atteignant 9,79 milliards de nairas pour le mois.
Cette situation traduit une inquiétude grandissante des investisseurs face aux incertitudes macroéconomiques et à la volatilité mondiale, qui freineraient tout regain d’intérêt pour le secteur manufacturier nigérian.
Un secteur manufacturier marginalisé dans l’économie nationale
Le secteur manufacturier nigérian représente à peine 2% du PIB, alors que le pays reste massivement dépendant des exportations pétrolières (83% du total des ventes à l’étranger). Cette dépendance à l’or noir fragilise l’économie, rend l’activité manufacturière coûteuse et peu compétitive, d’autant plus que l’infrastructure énergétique est insuffisante, rendant la production industrielle difficile.
Ces contraintes expliquent en partie la décision récente de grands groupes comme Procter & Gamble, GSK ou Bayer de se retirer du Nigeria, signe d’une perte de confiance des investisseurs internationaux dans ce secteur.
Conséquences économiques et perspectives
Malgré une croissance du PIB estimée à 3,13% au premier trimestre 2025, une amélioration relative par rapport aux années précédentes, l’économie nigériane est freinée par un environnement d’investissement difficile et un marché financier instable. Le retrait progressif des capitaux étrangers dans le secteur manufacturier exacerbe ces difficultés, accentuant la vulnérabilité économique du pays.
Le gouvernement nigérian tente de diversifier l’économie en réduisant sa dépendance au pétrole et en attirant les investissements dans l’industrie, mais les défis structurels, notamment la corruption, l’instabilité politique et les infrastructures déficientes, compliquent cette transition.