Dans le cadre de sa politique de coopération pour le développement agricole, le gouvernement japonais a octroyé un financement d’environ 1,2 million USD, soit environ 688,7 millions de francs CFA, à la Côte d’Ivoire. Cette aide, relayée par la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture), vise spécifiquement à soutenir la digitalisation de la filière rizicole ivoirienne, un secteur clé pour la sécurité alimentaire nationale.
Une réponse aux défis de la production rizicole en Côte d’Ivoire
Le riz est une denrée alimentaire majeure en Côte d’Ivoire, où la consommation moyenne par habitant atteint 84 kg par an. Malgré cette forte demande, la production locale peine à couvrir les besoins, générant un déficit qui conduit à une forte dépendance aux importations. En 2023, le pays a importé environ 1,6 million de tonnes de riz, ce qui représente une facture de plus de 722 millions USD.
Face à ce déséquilibre, le gouvernement ivoirien a fait de la filière riz une priorité stratégique dans son ambition d’autosuffisance alimentaire d’ici 2026. L’appui japonais via la FAO apporte ainsi un soutien crucial à cette ambition en introduisant des outils numériques et des technologies destinées à améliorer la chaine de valeur, la productivité et l’organisation des acteurs.
Les objectifs de la digitalisation dans la filière rizicole
La digitalisation vise plusieurs axes majeurs :
- Mieux organiser les producteurs et améliorer la coordination au sein de la filière.
- Assurer un suivi précis des rendements et des pratiques culturales.
- Réduire les pertes post-récolte grâce à des technologies adaptées.
- Faciliter l’accès aux marchés, notamment via des plateformes numériques et des données climatiques.
L’injection de ces financements doit contribuer à moderniser la filière en améliorant la gestion et en rendant plus efficaces les interventions techniques et commerciales.
Un partenariat stratégique entre la Côte d’Ivoire, la FAO et le Japon
Ce financement s’inscrit dans un partenariat stratégique tripartite. La FAO joue le rôle d’exécutant et de facilitateur pour accompagner la Côte d’Ivoire dans la mise en œuvre de cette digitalisation. Le gouvernement japonais, quant à lui, confirme son engagement à soutenir le développement agricole et la sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest par des investissements ciblés.
Le ministre d’État, ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Kobenan Kouassi Adjoumani, a salué cette initiative, rappelant que la production rizicole est au cœur des priorités gouvernementales face au déficit structurel actuel.
Vers la mécanisation et l’autosuffisance
Outre la digitalisation, la Côte d’Ivoire s’appuie également sur une stratégie plus vaste de modernisation, incluant la mécanisation de la filière riz. L’État vise à porter le taux de mécanisation de 5% (en 2022) à 30% d’ici à 2025, afin d’améliorer la productivité et réduire la dépendance aux importations. Cette dynamique vient compléter l’objectif d’autosuffisance fixé pour 2026, grâce à des investissements pluriannuels estimés à plus de 780 milliards FCFA entre 2024 et 2030.