La Banque africaine de développement (BAD) a accordé un prêt inédit de 139 millions USD à la ville de Johannesburg, en Afrique du Sud, marquant une première historique où la BAD prête directement à une collectivité territoriale et non à un État.

Un prêt historique pour une ville africaine

Ce financement sans garantie souveraine est une première pour la BAD, qui jusqu’ici ne finançait que des États. Cette opération témoigne de la confiance de la banque dans la solvabilité des villes africaines et leur rôle moteur dans la croissance économique du continent. Johannesburg, capitale économique de l’Afrique du Sud, est ainsi reconnue comme un acteur clé pour les investissements en Afrique.

Objectif : moderniser les infrastructures urbaines

Le prêt est destiné à financer 100 projets de réhabilitation ciblant les infrastructures essentielles de Johannesburg : réseaux électriques, approvisionnement en eau, traitement des déchets et voirie. Ces projets visent à remédier à la dégradation des infrastructures constatée depuis plusieurs décennies, avec des canalisations éclatées, des routes en mauvais état et un système de gestion des déchets inefficace.

Un enjeu stratégique à l’approche du sommet du G20

Johannesburg, qui compte environ 6 millions d’habitants et contribue à hauteur de 16% au PIB sud-africain, doit accueillir en novembre 2025 le premier sommet du G20 organisé sur le continent africain. Ce prêt intervient donc dans un contexte où la ville doit améliorer son cadre urbain et son attractivité internationale avant cet événement majeur.

Impact attendu sur la vie quotidienne et l’économie locale

Le financement devrait permettre une réduction significative des coupures d’électricité, une meilleure distribution d’eau potable, une collecte des déchets plus efficace et une amélioration générale de la productivité industrielle. Ces améliorations contribueront à une croissance économique plus dynamique et à une meilleure qualité de vie pour les habitants.

Un modèle financier innovant pour l’Afrique urbaine

Ce prêt est aussi une avancée dans la finance urbaine africaine, car il repose sur un modèle de marché durable qui réduit la dépendance aux subventions nationales. Il ouvre la voie à un accès plus direct des villes africaines aux marchés financiers, à leurs propres conditions, ce qui pourrait transformer la manière dont les infrastructures urbaines sont financées sur le continent.

Contexte économique sud-africain

Ce prêt s’inscrit dans un contexte économique difficile pour l’Afrique du Sud, confrontée à une crise énergétique, un taux de chômage élevé (32%) et une croissance économique faible (0,7% en moyenne sur la dernière décennie). Par ailleurs, la BAD a également accordé un prêt complémentaire de 474,6 millions de dollars pour soutenir la transition énergétique et le secteur ferroviaire du pays.